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Intitulé
 

Ah! queu temps!
 
Autour d'la butt'
 
Des Euros pour les étrennes!
 
Ein' bounn' année
 
Le p’tit gué
 
Les bons s’en vont
 
Les grous lumas
 
Les Tamalous
 
L’Vendangeu
 
Nout’ commune de Blaison-Gohier
 
Nout’ petit bourg
 
Quand l’pépé cass’ra sa pipe
 
Tertout  chez  l'gu'iab'
Retrouvez les rimiaux d'Albert LEGAGNEUX
 
Notre poète patoisan local Albert LEGAGNEUX nous a laissé une série de rimiaux inspirés du milieu rural dans lequel il a vécu à Blaison-Gohier.
 
Retrouvez ces rimiaux sous forme écrite et certains d'entre eux au format vidéo enregistré lors de sa prestation du dimanche 8 mars 2009 à la salle Sébastien Chauveau de Blaison.
 
© A.L. - Reproduction interdite.
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LES TAMALOUS
 
Savez - vous c’que cé qu’un  « Tamalou » ?
Oh, cé point ein’ bét’ qui s’rait sortie d’ je n’sais’y’où !…
Non, cé simplement quéqu’un, comm’on é là, tertous
Qu’a ben vieilli et pis qu’a mal partout !…
Les pus jeunes, qui savent cor pas c’qué cé
Y disent quéqu’ foès pour rigoler…
Ou ben d’aut’ foè,  pour s’ fout’ de nous…
« Tiens , r’gard’don ! les voés - tu, les  Tamalous !..»
 
Cé ben vrai, qu’i’y en a qui geign’nt  tout l’temps
Un jour cé dans les pattes, le lend’main, dans les dents
Ein’aut’ foè, cé dans l’cou, ou ben cor les pognets
Comm’ si l’fait’ d’en causer, ça suffisait à les calmer…
Faut pas s’étonner qu’après tout’ ces lamentations
Y’en a qu’en profit’ et … à la moindr’occasion
Quand on s’croèse, avant d’causer enter’ nous
Y disent : « eh ben qué don…a nuitt’…t’as mal où ? »
 
Ça devient à la mod’, et c’que y’a d’pus marrant
Cé que mêm’ les quéniots, y s’mett’nt à en dir’autant !…
Tiens, y’a la p’tit’Marie, qui vient d’avoèr dix ans
Quand y’a point d’école, é va voèr ses grands parents
Et ben, rin qu’a voèr l’grand-père à chaqu’foè qui s’déplace
Qui grogn’un coup, pis qui fait la grimace,
E’y’i dit, en fésant  ein’ p’tit’ moue :
« Oh Pépé,  t’en fais vilain !...t’as mal où ?… »
 
La p’tit’ Marie, é songe point qu’après ben des années
Y’ell’aussitt,  é s’ra  tout’ cabossée
Ell’ s’en s’ra point rendu compte, l’aura point vu arriver
Tout va si vit’ qu’on voè point l’temps passer…
Et ben cé y’ell’, quand faudra qu’é s’déplace
Qui grogn’ra un coup, pi qui f’ra la grimace
Et là , p’tèt’ qu’é s’rappell’ra, comm’ ça tout d’un coup
Qu’é s’foutait du Pépé, qu’é y’i disait : « t’as mal où ?… »
 
Mé  y’a rin à fair’, cé comm’ ça qu’va la vie !
Et pi cé ça d’mêm’ dans tous les pays
Ça prend tout l’mond’, les pus riches comm’ les gueux
Pa’c’qué y’a point d’fortune qu’empêch’ de dev’ni vieux !
Heureus’ment pour ça, et cé ein’ boun’ chose
Cé toujou les mêm’ qui verraient tout en rose !
Mé là, que t’en é plein les poch’…ou ben qu’té pas l’sou
Y’a rin à fair’, tu deviens … « tamalou » !…
 
Oh mé tout ça, pour moé, cé pas ben grave
Quand mêm’ qu’y’a des jours  y’où qu’on en bave !
Le principal, cé tout de mêm’ ben d’exister
Et pi d’cor d’èt’là  pour pouvoèr en causer !
Et d’temps en temps, oublier son arthrose
Pour un jour comm’ à nuitt’, profiter des boun’choses
Et pi après … oh ben  après, on s’en fout !
On s’ra pas les derniers,…y’en aura toujou
                              …des « Tamalous » !…
 
© A.L. (Août 2003) - Reproduction interdite.
Qu'est-ce que c'est?
 
Un rimiau est une sorte de poème, avec ou sans rime, qui a été composé dans le patois angevin, vieux parler d'Anjou. La composition en est totalement libre : pas de problème de versification, les syllabes étant à moitié "avalées", pas d'orthographe précise non plus et il n'est pas question de se mettre à compter les pieds ou les vers! Les adeptes de La Pléiade n'ont plus qu'à manger leur chapeau! Ici du verbe, de la verve, de la fantaisie et de la créativité pour raconter des histoires qui sont de vraies petites nouvelles. Ces rimiaux, issus de la grande tradition orale, étaient ou sont, encore, composés sans être écrits. Ils étaient appris par leur auteur qui les récitaient pendant les veillées. L'habitude a été prise de les transcrire pour ne pas les perdre, mais rien ne vaut de les entendre dits par une personne patoisante ou par leur auteur.
Albert Legagneux est de ceux-ci qui nous a fait l'immense plaisir d'offrir au Sablier ses rimiaux et au public blaisonnais celui de les entendre lors d'un après midi mémorable. 
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